vendredi 16 novembre 2007

Communiqué de l'intersyndicale

Université d'aix-marseille, centre d'aix communique de l'intersyndicale CGT-SNESUP-UNSA

Les organisations syndicales s’insurgent contre l’attitude de la présidence de l’Université de Provence.

Rappelons les faits : mardi 30 octobre, à la suite d’incidents survenus lors d’une action d’information des étudiants, la direction prend unilatéralement la décision de fermer le site Schuman jusqu’à nouvel ordre. Répondant à la convocation du Président, les responsables des organisations syndicales se déclarent unanimement opposés à la fermeture du site, qu’ils qualifient d’erreur. Malgré cela, le Président maintient sa décision.

Il est par ailleurs convenu d’une seconde réunion avec les responsables syndicaux lundi 05 novembre au centre Schuman, à 7h30, afin de débattre de la réouverture immédiate du site, ainsi que d’une assemblée générale des personnels, convoquée ultérieurement par la présidence.

Or, bien qu’aucun événement nouveau n’ait depuis mardi instauré une quelconque urgence, la direction de l’Université décide de modifier ces dispositions, sans en avertir officiellement les organisations syndicales. C’est par des fuites (un courriel d’un directeur d’UFR aux enseignants de cette UFR) que nous apprenons qu’une AG est convoquée par la présidence sur le site de Saint-Charles, lundi 5 novembre – le site Schuman demeurant donc fermé ce jour-là. Et ce n’est que vendredi à 14H30, que la présidence informe finalement les organisations syndicales, par un appel téléphonique à leurs secrétaires, que la réunion direction-syndicats aura lieu à Saint-Charles à 9h et l’assemblée générale à 10h30. La direction annonce son intention de convoquer officiellement l’AG dans la soirée de vendredi par le biais du site internet de l’Université (à l’heure où nous rédigeons ce communiqué, l’information n’est toujours pas passée). Elle demande par ailleurs aux syndicats de relayer l’information.

Nous nous élevons avec force contre ces mesures qui s’apparentent à une vulgaire manipulation, de même que contre le lock out du centre Schuman, que les incidents de mardi matin ne justifiaient aucunement.

Il s’agit d’une véritable provocation, consistant à faire croire, en arguant de quelques débordements individuels, que les étudiants sont des fauteurs de troubles qui menacent l’ordre et la sérénité de l’Université. L’avenir de notre université, comme celui de toutes les universités de France, ne pourra se décider sans la participation des étudiants, les premiers concernés, qui ont par ailleurs montré dans le passé leur sens des responsabilités.

Nous rappelons enfin qu’il n’y a pas d’autre situation de crise à l’Université de Provence que la crise de l’université en général, crise qu’aggrave la loi dite « LRU », et qu’il faut s’attendre vraisemblablement à un mouvement des personnels et des étudiants contre cette loi, comme c’est déjà le cas dans d’autres établissements.

Nous sommes favorables à toute initiative destinée à rendre le débat plus démocratique. Si le président de l’Université souhaite convoquer une AG, nous l’invitons à le faire de manière publique, dans la transparence et sans chercher à en écarter qui que ce soit par des manœuvres visant à restreindre l’information. Nous l’invitons par ailleurs à mettre à l’ordre du jour de cette AG la question qui constitue le véritable enjeu de la période actuelle pour l’université : la loi « LRU » et la fusion des trois universités – l’ordre du jour n’étant toujours pas annoncé, on voit mal comment la question de l’organisation et de la légitimité des mobilisations pourrait en en être un.

L’attitude de la direction, provocatrice, révèle aussi une grave défiance vis-à-vis des étudiants, voire des organisations représentatives des personnels et des étudiants, et le choix de solutions manœuvrières plutôt que l’instauration d’un débat respectueux et responsable. Nous tenons d'ores et déjà la direction pour responsable des conséquences que ces solutions pourraient avoir. Ces mesures, qui confirment une interprétation abusive des incidents de mardi, portent tort aux étudiants en les privant d’enseignement et en bafouant leurs droits. Nous redemandons l’ouverture sans attendre du site Schuman, nous nous élevons contre le rôle que la direction veut nous faire assumer et nous réaffirmons notre droit d’appeler à des AG de manière publique et démocratique.

Aix, samedi 3 novembre, 9H30

L’intersyndicale du Centre d’Aix : SNESUP-FSU, UNSA Éducation, FERC-SUP CGT

1 commentaire:

barbapapa a dit…

Notre président U1 s'est lui aussi (comme les autres présidents) lancé dans un référendum (voir le communique du président de U1) dont les conclusions sont malhonnêtes et sans mettre au courant les enseignants-chercheurs. Même si la cnil (Commission Nationale
de l'Informatique et des Libertés) a décidé d'attirer l'attention des Présidents d'université et du ministère afin de savoir dans quelles conditions se sont (ou vont se) déroulées ces consultations, la CPU (Conférence des Présidents
d'Université) a trouvé la solution: pour la première fois dans les universités, un
réseau de correspondants informatique et libertés (CIL) est créé le 5 décembre.
Fruit d'une étroite collaboration entre des représentants de la CPU, la CNIL et l'Agence de Mutualisation des Universités et Etablissements (AMUE).

Plusieurs AG d'étudiants contre la LRU, il y'a eu des motions (du personnels et des enseignants-chercheurs) contre la loi lru dans les UFR d'Aix-Marseille I, demandant au président et au CA une position claire sur la lru et voilà la reponse: de la fermeture administrative au référendum de l'intimidation (en jouant sur le spectre des examens) en passant par l'intervention des CRS. Ca promet la nouvelle gouvernance avec la LRU